[LECTURES URBAINES] Nekoloco

Dans Lectures Urbaines, nous aborderont tous les livres et thèmes littéraires ne rentrant pas dans la chronique Tome Pouce.

Nekoloco de Mi-Eau est un court manga que j’ai acheté lors du festival Art to Play qui a eu lieu à Nantes il y a quelques semaines.

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On y découvre Cléa, personnage principal de cette histoire, qui vit avec trente-trois chats magiques dans sa maison. Mais ce mode de vie n’est pas du goût de tout le monde, et un avis d’expulsion a été placardé sur sa porte. Arrivée de Circé, une amie d’enfance de Cléa, qui vient lui rendre visite. Celle-ci s’avère en fait être un traître, et va capturer ses chats.

La seconde partie du livre commence sur un jeune garçon, à l’entrée de la ville, cherchant à dérober des objets et de la nourriture. Les chats lui sautent dessus lorsqu’il tente de voler le repas de Cléa, dont il fait la rencontre peu après. Notre personnage principal finit par demander à son interlocuteur de l’aide afin d’entrer en ville et de retrouver sa maison. Le jeune homme parvient à détourner l’attention des gardes, tous les chats se transforment ensemble pour n’en former qu’un, et détruisent un mur d’enceinte pour faire entrer Cléa. Circé finit par s’excuser, Cléa peut rester vivre en ville car elle n’a plus qu’un chat, et tout est bien qui finit bien.

J’ai décidé ici de vous faire un résumé détaillé, car quelques points du scénario me dérangent, et j’aimerais revenir dessus. Tout d’abord, nous n’avons aucune explication sur bien des points : pour la transformation des trente-trois chats en un seul, on sait juste qu’ils sont magiques, mais rien ne nous est expliqué clairement. Mais c’est une belle image : leur maîtresse les a sauvés alors qu’ils vivaient dans la rue, et c’est maintenant tous ensemble qu’ils l’aident à leur tour.

Cléa a aussi une nouvelle tenue lorsqu’elle arrive avec son chat, est-ce parce qu’elle est le maître magique ? Pour détourner l’attention des gardes, Cléa donne au jeune homme une liste de choses à faire. Le jeune homme nous la lit, puis fait ce qui est indiqué dessus tout en nous commentant ce qu’il fait : c’est très redondant !

On a affaire, avec le personnage de Cléa, à une anti-héroïne : au début du livre, elle entame sa troisième sieste après le départ de la vieille dame venue lui rendre visite. On a de plus une inversion des rôles lorsque le jeune homme essaie de voler Cléa : elle lui donne tout de même à manger pour se faire pardonner du comportement de ses chats, et il pense donc qu’il est gagnant. Finalement, Cléa lui demande de l’aide, requête qu’il va accepter par peur des chats. C’est alors elle qui pensera l’avoir utilisé pour rentrer dans la ville, et atteindre son but. Ils sont donc presque autant gagnant tous les deux, mais ce retournement est assez drôle.

Au début de chaque partie, on voit un autre personnage en premier, qui nous mène ensuite à Cléa : une vieille dame dans la première partie, un jeune voleur dans la seconde. J’aime bien le parallèle entre ces deux personnages opposés. Par contre, j’ai une incompréhension totale au niveau de l’entre deux parties. À la fin de la première, Cléa et ses chats sont capturés par les gardes et Circé, et au début de la seconde, elle est juste en dehors de la ville à se faire cuire une soupe … Je pense que j’aurai aimé plus d’explications, car à la première lecture on pense que les chats sont emmenés et lui sont enlevés, pas qu’ils vont être relâchés, ce qui n’est pas très logique étant donné que leur possession est interdite.

On a finalement plus une nouvelle qu’un manga en lui-même, car il est très court, et se lit en quelques minutes. Je trouve cela dommage : l’histoire, bien que pas très originale, aurait pu être un peu plus développée, l’intrigue plus approfondie. En général, une bande dessinée ou un manga a toujours deux créateurs : un auteur et un dessinateur. Et je pense que c’est ce qui manque en partie ici : Mi-Eau s’est essayé aux deux exercices en même temps, et le résultat final fait assez amateur, bien qu’il soit de plutôt bonne qualité.

Mi-Eau a un talent de dessinatrice évident, et ça se voit ! Elle est passionnée, ses dessins sont travaillés, et on sent qu’elle a baigné dans les mangas qui l’ont beaucoup influencée. En fait, l’impression que l’on a à la fin, c’est que la bande dessinée est un prétexte pour dessiner. L’auteur le dit même un peu à la fin, elle avait juste envie de dessiner des chats. Et c’est dommage, car le récit est finalement assez pauvre.

Si Mi-Eau passe par là, ou tout autre auteur ou dessinateur à ses débuts, faites plutôt des collaborations : un travail à deux sera mieux réussi, vous pourrez vous entraider et vos avis mutuels permettront de faire avancer votre projet.

11/20 : c’est une note d’encouragement, car Mi-Eau a un talent certain, mais ce travail ne vaut pour l’instant pas les sept euros que je l’ai payé (soit le prix d’un manga classique).

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